Quel sera l'impact des taux négatifs sur les fonds euros des contrats d'assurance-vie ?
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Le fonds euros était jusqu'à présent le produit phare de l'assurance-vie : à fin 2018, il représentait plus de 1,300 milliards d'euros d'encours sur les 1,700 milliards que totalisait l'assurance-vie, soit 80%. Mais il semble que nous assistions à la fin de ce type de "placement à capital garanti".
Que va-t-il se passer pour l'année 2019 ?
Dans ce contexte de taux négatifs, contexte totalement inédit et qui devrait durer, il est à parier que pour l’année 2019 les rendements des fonds euros vont baisser dans une mesure bien plus importante que les années précédentes.
De ce fait, les assureurs ont décidé de prendre des mesures dont certaines sont drastiques et qui ont pour conséquence de durcir les conditions d’accès au fonds euros : tous imposent un minimum d’Unités de Compte — compris entre 30% et 50% des montants versés. Et sur les plus grosses souscriptions, soit les montants à placer en fonds euros sont plafonnés, soit la proportion d'U.C. exigée est plus importante.
Petit rappel : les contrats en unités de compte (UC) sont des contrats d'assurance-vie dans lesquels l'épargne est investie sur des supports financiers (principalement des actions). Ces contrats — qui n'offrent aucune garantie sur le capital investi — sont destinés aux épargnants à
la recherche d'une rentabilité plus élevée qu'avec des fonds en euros.
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Pourquoi une telle situation ?
Pour continuer à lutter contre l'inflation trop faible et relancer l'activité économique en Europe, la Banque Centrale Européenne (BCE) a pris plusieurs mesures drastiques qui ont pesé sur les taux d'intérêt, notamment la rémunération négative des excès d'épargne des banques déposés chez elle.
Du fait de cette politique, les taux des obligations souveraines, sont en forte baisse et parfois même négatifs. Ceci signifie que les assureurs achètent pour 10 ans des titres de dettes publiques françaises qui ne leur rapporteront jamais rien, hormis la certitude d'être remboursé à échéance.
Investissant en partie dans ce type d'obligations notamment pour leur aspect sécuritaire, les assureurs vont donc avoir de plus en plus de difficultés à maintenir des rendements annuels satisfaisants, assurer la liquidité et la garantie en capital en permanence. D'où la fin annoncée du fonds euros tel que nous le connaissons aujourd'hui.
En conséquence, les épargnants vont devoir diversifier leurs investissements et revenir vers les unités de compte, tout en étant conscients que celles-ci présentent toutes un risque de perte de capital.
G.
Denamps
NB
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Avant toute décision, nous vous recommandons de vous rapprocher de votre conseiller habituel.
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