Le chômage est-il voulu ?
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Le chômage est voulu
et ne baissera jamais car il est une variable d'ajustement économique extrêmement précieuse.
L'expérience prouve que, historiquement, chômage et inflation sont étroitement liés et que l'un augmente lorsque l'autre baisse, et inversement.
Le rapport entre ces deux paramètres porte un nom barbare : le NAIRU (Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment, que l'on pourrait traduire par : taux de chômage n'augmentant pas l'inflation)
Vous l'avez compris, il s'agit du seuil minimal en dessous duquel le chômage ne doit pas descendre sous peine de relancer l'inflation.
En
rouge : la courbe du chômage - En bleu :
la courbe du NAIRU - Depuis 1950
Or, quelques questions se posent :
Pour quelle raison faut-il combattre l'inflation ?
L'inflation est l'augmentation constante des prix. Donc, en cas d'inflation, le pouvoir d'achat diminue et les capitaux s'en trouvent dévalorisés.
En conséquence, la classe possédante qui ne vit que de ses capitaux s'en trouve appauvrie. "L'inflation est l'euthanasie des rentiers" (Keynes)
Nos dirigeants, qui se rangent plus volontiers du côté de la classe possédante que de la classe productive (dont eux-mêmes ne font pas partie) préfèrent se plier au diktat de l'argent et lutter prioritairement contre l'inflation.
Pourquoi le chômage ralentit-il l'inflation ?
Plus le chômage augmente, plus l'insécurité financière s'installe, créant la peur de perdre son emploi. Donc les revendications salariales perdent de leur puissance et les travailleurs sont prêts à tous les sacrifices pour sauvegarder leur poste.
La masse salariale demeurant alors à un niveau acceptable, les coûts de production demeurent stables et les prix augmentent peu.
Au contraire, en période de plein emploi, les revendications salariales s'imposent, le travailleur ne craint plus de perdre son emploi et les charges des entreprises explosent, entrainant une spirale d'augmentation des prix permanente.
Comment nos dirigeants parviennent-ils à paramétrer le chômage ?
Il existe de nombreux moyens de décourager l'embauche. Parmi les plus usités citons :
- L'asphyxie fiscale des entreprises.
- La lourdeur des charges sociales.
- La complexité des licenciements.
- L'ouverture des frontières et l'immigration massive, sources d'une main
d'œuvre meilleur marché que la main d'œuvre nationale.
- La mondialisation.
N'y a-t-il pas un inconvénient à maintenir un taux de chômage élevé ? Cela ne ralentit-il pas la consommation ?
Non, car le chômage et les bas salaires favorisent le recours au crédit, qui est un moyen supplémentaire d'aliénation de la population (et une source supplémentaire de profit pour les banques). C'est ce qu'on appelle l'esclavage financier.
En conclusion, il apparait que le chômage est une variable d'ajustement économique extrêmement précieuse, et dont on comprend qu'elle n'est pas près de disparaitre…
G
Denamps
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