La crise du système bancaire
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La crise que traverse le système bancaire a amené les Etats à créer de nouveaux organes de régulation visant à renforcer le contrôle des banques et à préserver le financement de l’Economie.
Bilan d’une crise financière qui joue les prolongations avec Louis SERICOLA, fondateur et gérant de Fil-du-crédit.
Les origines de la crise
L’actualité liée à la crise financière est largement commentée par les économistes et son origine continue de faire l’objet de nombreux débats. Nous allons nous attacher plus particulièrement à expliquer le mécanisme des « subprimes » et à détailler le rôle tenu par les grandes banques internationales dans la mise en œuvre de la titrisation des crédits immobiliers.
La crise est apparue aux Etats-Unis en 2007 alors que le marché immobilier était en plein essor. Les banques américaines ayant décidé de surfer sur sa vague et de profiter de la hausse des prix et de mettre à profit leur expertise de la pratique du prêt hypothécaire en accordant des prêts à des taux d’intérêt élevés à une population à la limite de la solvabilité.
Le nombre de crédits hypothécaires a ainsi été multiplié par 5 en quelques années.
Mais le retournement du marché immobilier allait entrainer le système financier international dans la tourmente.
La titrisation : le mal de l’innovation financière
Les effets de la crise des subprimes américains n’auraient pas été aussi ravageurs si les banquiers n’avaient pas alors décidé de jouer les apprentis sorciers. En effet, en trouvant le moyen technique de commercialiser ces emprunts immobiliers à hauts rendements, les financiers américains ont «exporté» le risque. La plupart des banques internationales ont ainsi investi massivement dans des emprunts dont elles commenceront à s’apercevoir à partir de l’été 2007, combien ils étaient toxiques.
Pour réaliser l’opération, les banquiers ont utilisé le mécanisme de la titrisation qui consiste à transformer la dette en un instrument financier. Ces titres ont ensuite été commercialisés à travers les nombreux fonds de placement gérés par les banques, les compagnies d’assurances et autres fonds de placement et ont fini par se propager à l’ensemble des économies mondiales.
Le nécessaire contrôle des banques universelles
Pour éviter que l’histoire se répète, les pouvoirs publics posent donc la nécessaire question du contrôle des banques universelles qui se trouve être au cœur de la réflexion engagée par les différentes instances de régulation et les Etats. Mais le chemin est long qui mènera à une réforme en profondeur des pratiques bancaires.
Malgré tout, des mesures importantes ont déjà été prises pour que de telles dérives ne se reproduisent plus. Ainsi, les accords dits de « Bâle 3 » imposent aux banques d’atteindre un ratio de fonds propres d’un minimum de 10% à fin 2018. Ce seuil est jugé indispensable pour résister à un «cataclysme financier» de grande ampleur.
Cette décision n’est pas sans conséquence sur l’économie car les banques préfèrent abaisser l’actif de leur bilan et limiter le risque lié au crédit plutôt que de procéder à des augmentations de capital et perdre de leur autonomie financière.
C’est une des principales raisons qui limite aujourd’hui l’accès au crédit et explique pourquoi il est difficile d’obtenir un prêt immobilier sans apport.
Comme on peut le voir, la résolution de la crise économique passe non pas seulement par le règlement des dettes souveraines mais aussi par une plus grande régulation et un meilleur contrôle du système bancaire qui finance les acteurs de l’économie.
Louis Séricola
Sans titre
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