Internet absorbera-t-il un jour la totalité de notre production d'électricité mondiale ?
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Les dernières études sont formelles : notre activité sur internet consomme aujourd'hui 8% de la production électrique mondiale et serait responsable de 4% des émissions totales de CO², dépassant ainsi nettement le transport maritime ou aérien. (Voir
Science & vie, avril 2019)
Et ce n'est qu'un début !
Les perspectives sont effarantes : le digital pourrait ainsi mobiliser 20% de l'électricité planétaire en 2025, c'est-à-dire que nos activités en ligne solliciteront l'équivalent de 400 réacteurs nucléaires !
Et le pire est que d'ici à 2040 l'énergie requise pour les besoins du net devrait dépasser la production énergétique mondiale.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
C'est simple : le nombre de personnes connectées explose et nos usages s'intensifient considérablement tels que la video en streaming qui accapare 60% du trafic internet mondial, ou l'émergence du Bitcoin, la monnaie virtuelle électronique. Ainsi, le phénomène du streaming tous azimuts (que ce soit sur Netflix, Youtube, Whatsapp, Skype ou Facetime) est très
énergivore : visionner 10 minutes de vidéo HD revient à utiliser son four domestique de 2000W à pleine puissance durant 5 minutes.
Nos box internet (qu'on n'éteint jamais) représentent à elles seules 1% de la consommation électrique française.
Et
cette situation tend à devenir intenable puisque chaque année le trafic internet enfle de 25% et que le volume de données stockées dans les data centers gonfle de 40%.
La voiture autonome commence elle aussi à poser de sérieux problèmes énergétiques car les calculateurs embarqués consomment plus de 2000
W, soit plus que le système de climatisation. Et
la gestion des données générées par ce type de véhicules correspondrait à l'émission de plus de 25
g de CO² supplémentaires au km (alors que la moyenne pour un véhicule neuf est aujourd'hui de 110g / km).
En conclusion, le problème généré par cette voracité énergétique fait qu'un jour nous aurons peut-être à faire des choix, et à privilégier les data centers et les réseaux au détriment d'autres secteurs d'activité…
En attendant, ne stockez pas inutilement vos courriels sur les serveurs, videz régulièrement vos boîtes-mails, ne
surchargez pas le clouds de photos et de videos inutiles,
ralentissez votre consommation de streaming et éteignez vos appareils électriques (télévisieurs,
smartphones ou box) lorsqu'ils ne sont pas utilisés.
Gérard
Denamps

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