Financer un bien immobilier
avec un emprunt en devises
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Ce type de financement concerne les quelques 250 000 français qui travaillent en Suisse mais le mécanisme a de quoi séduire tous les investisseurs même si les banques réservent désormais les emprunts en devise aux frontaliers.
Les atouts
Ce type de financement permet tout d’abord d’éviter le risque de change auquel sont confrontés chaque mois les français qui exercent leur profession dans un des cantons suisses proches de la frontière. En effet, les rémunérations des frontaliers sont versées en franc suisse alors
que l’essentiel de leurs dépenses est effectuée en euros.
Le prêt en franc suisse permet ainsi d’obtenir des échéances de remboursement dans la même monnaie que celle du salaire, évitant par la même les risques liés aux fluctuations de la devise helvétique.
Emprunter en devise nécessite toutefois d’avoir recours à des mécanismes de change complexes puisque si le prêt est octroyé en franc suisse, l’achat immobilier s’effectue bien quant à lui en euros. (Par définition le frontalier réside dans son pays d’origine).
Le jour de la vente, la banque devra donc transmettre au notaire chargé de l’acte authentique un chèque libellé en euros. Pour cela, elle devra réaliser une opération consistant à acheter pour le compte de l’emprunteur la quantité de devises euros nécessaire à l’acquisition.
Or, entre la date de signature de l’offre préalable de prêt et le jour où l’opération d’achat de devises est réalisée, les cours du franc suisse auront inévitablement variés. Afin d’assurer à l’emprunteur un montant suffisant pour acheter le bien immobilier, la banque lui proposera de se garantir du risque lié à l’opération de change
moyennant une commission bancaire.
L’autre avantage d’un tel financement réside dans le taux d’intérêt, souvent meilleur marché qu’un prêt en euros. Toutefois, compte tenu de la complexité du mécanisme, il est conseillé d’opter pour un taux fixe.
Les risques inhérents aux fluctuations monétaires
Mais ces particularités techniques peuvent aussi se retourner contre l’emprunteur. C’est ainsi que plusieurs dizaines de plaintes ont été déposées à l’encontre de certaines banques pour pratiques commerciales « déloyales ». Les clients reprochaient à leur conseiller de ne pas leur avoir donné suffisamment d’informations sur les risques encourus et notamment sur les conséquences éventuelles de la hausse du franc suisse.
Il faut dire que le financement ne concernait pas toujours des frontaliers suisses mais des investisseurs souhaitant bénéficier d’un taux de crédit bon marché et qui le plus souvent optaient pour des prêts à taux révisable indexés sur le franc suisse.
Or, la crise financière a propulsé la monnaie helvétique à des sommets jamais atteints alors que dans le même temps les frontaliers voyaient leur pouvoir d’achat s’améliorer au fur et à mesure que grimpait la devise suisse.
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Louis
Séricola
Sans titre
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